12 novembre 2008

Un peu de paradoxe ...

Pour ceux qui le souhaitent vous pouvez consulter ce texte de Hélène BIAUSSER dans sa totalité, avec le lien indiqué en bas de page. Bonne lecture de ces quelques extraits , et attention aux urgences ! H.M.
Louise Bourgeois

Le paradoxe tue-t-il le système ou l’enrichit-il ?

Par Evelyne BIAUSSER, Consultante en Réorganisation auprès de la Fonction Publique Territoriale, Enseignante en GRH, Epistémologue.

"Dans un premier temps, j’énoncerai les différents paradoxes auxquels sont confrontés les décisionnaires dans le monde du travail, comme autant d’injonctions contraires, se traduisant par des divorces cognitifs ou éthiques, et composant un environnement organisationnel chaotique."

"Comment enfin faire coïncider l’hélice humaniste et l’hélice du pouvoir ?

Comment continuer à véhiculer des valeurs parmi des structures qui ne les respectent pas ? Pour ne citer que quelques manifestations du paradoxe…

Dans une deuxième partie, en m’appuyant sur le paradigme de la Pensée complexe, je recenserai les attitudes nouvelles et favorables pour mieux fonctionner dans ce chaos.

En conclusion, j’inviterai le lecteur à traiter le paradoxe comme un enrichissement, une opérationalité nouvelle, une chance à saisir comme un degré supérieur d’intelligence, une autre étape de l’hominisation – vers l’humanisation ?
...
J’ai placé cette réflexion dans le cadre des « contradictions organisationnelles ». Mais elle pourrait tout aussi légitimement s’inscrire dans le thème des « contradictions intra-psychiques » ou dans celui des « contradictions interpersonnelles », parce que les unes entraînent ou redéfinissent forcément les autres, puisque l’intrication des niveaux de paradoxe détermine désormais un éco-système professionnel complexe."

« Est-ce urgent ? » m’enquéré-je régulièrement auprès de mes donneurs d’ordre, dans un reliquat d’esprit de contradiction et d’humour anarchique de 3ème degré…
La réponse est immuablement indignée : « évidemment !».

Ainsi, d’urgence en urgence, le rythme s’emballe, en faisant disparaître les espaces de réflexion, de recul, les « silences » musicaux.
Je citerai l’anecdote – comique si elle ne recouvrait la souffrance d’un cadre- d’un Chargé de communication sortant du bureau d’un Directeur qui venait de lui confier la réalisation d’une plaquette d’information. Au moment où il arrive dans le sien quelques minutes après, décrochant le téléphone insistant, il s’entend demander par l’homme qu’il venait de quitter : « Alors, c’est fait ? » ! Le cadre en question, pris de fureur, hurla dans les couloirs à l’attention de tous, son incompréhension d’un système qui le trahissait, alors qu’il l’avait si bien servi en entrant dans cette spirale d’accélération, toujours plus d’efforts pour aller plus vite, plus loin, plus fort…
Ce cadre, comme tant d’autres, était rattrapé par le paradoxe des échelles différentes voire contradictoires auquel nous sommes confrontés : ici, c’est le télescopage entre l’urgence et l’espace temporel minimum qui nous est nécessaire pour penser et faire. Quelle construction humaine peut durer sans durée ? Il faut toujours -à peu près- le même temps à l’esprit pour acquérir des compétences, pour tirer savoir de l’expérience ou pour faire avec les autres, c’est-à-dire pour construire."
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« Nous avons besoin de gens créatifs » titrent régulièrement les annonces d’emploi des grands groupes. Quelques frais émoulus d’Ecoles se ruent naïvement dans cette voie…pour s’entendre, dès le premier entretien de recrutement, demander de justifier sérieusement le moindre petit accroc dans leur parcours les éloignant du formatage, de plus en plus réducteur d’humanité, que cautionnent les chargés de recrutement de tout poil. « Toute vérité naît malgré l’évidence » pourrait rappeler Bachelard à ces petits censeurs, gardiens d’un ordre qu’ils desservent…(in La formation de l’esprit scientifique). Mais les règles sont tellement peu claires entre 2 discours, que là aussi les décisionnaires, ne sachant auquel prétendre et se référer, choisissent (?) l’absence de choix. D’où les processus sans fin (ni finalité ?) de certains recrutements à priori « urgents ».
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On retrouve ce divorce entre factualité et globalité dans le travail social. Ce que commande l’Institution ( Mairie ou Conseil général) est de l’ordre du très court terme, sous prétexte que le problème se situe dans l’urgence : le travailleur social doit fournir une réponse factuelle, telle qu’une aide financière, un logement, une hospitalisation, etc. Mais ce que demande un RMIste ou un SDF appelle une réponse globale : la compréhension de son système de structuration/déstructuration. C’est aussi à cette demande que veut satisfaire le plus souvent le travailleur social, mais on l’aura compris, une réponse factuelle est plus visible dans une politique électorale…"

Texte complet sur :

">http://www.biausser.fr/html/2002_ipm_pau.html

1 commentaire:

"Penser Social..." a dit…

Le texte est vraiment intéressant, merci Helene de nous l'avoir transmis... Par contre la mise en page du Blog ne facilite pas son accés... et beaucoup de collègues m'avouent avoir abandonné la lecture rapidement : c vrai que la mise en page n'est pas évidente...
Si tu es d'accord, il serait peut etre plus simple de garder que quelques extraits trés courts et de remettre en message permanents le lien de page perso de E. Biausser.(je vaisle mettre en lien parmanent comme la fac de toulon)
Cela me semblerait mieux pour tous les textes d'ailleurs, quand cela est possible, comme cette fois ci.
Merci d'avance à tous les contributeurs !
MA