15 juin 2008

Une logique de la communication ch2

UNE LOGIQUE DE LA COMMUNICATION
P.WATZLAWICK J.HELMICK BEAVIN DON D.JACKSON

chapitre 2 Propositions pour une axiomatique de la communication

2-1 INTRODUCTION
En partant de quelques propriétés simples de la communication dont les implications interpersonnelles sont fondamentales. On verra que ces propriétés jouent le rôle d'axiomes dans le calcul de la communication humaine; l'objectif de ce chapitre est de définir ces axiomes.


2-2 IMPOSSIBILITE DE NE PAS COMMUNIQUER

2-21
Il n'y a pas de "non comportement", on ne peut pas ne pas avoir de comportement.
Luft a mené des recherches très intéressantes dans ce domaine en étudiant ce qu'il appelle "privation de stimulus social". Il amis 2 étrangers en présence dans une pièce, les faisant asseoir chacun à un bout de la pièce et leur a donné pour instruction "de ne parler ni communiquer en aucune manière". Après l'expérience, les entretiens ont révélé le " stress" que représentait une telle situation.
Dans une interaction tout comportement a la valeur d'un message donc on communique qu'on le veuille ou non.

2-22 Définitions pour ce qui concerne le livre, le terme "communication" à deux sens.
"la communication" désigne l'aspect pragmatique de la théorie de la communication humaine.
"une communication" correspond à une unité de comportement,soit un message.
Une série de messages échangés entre individus sera appelée "interaction"..
Une unité de la communication humaine d'un degré encore plus complexe, sera appelée "modèle d'interaction" et sera étudié dans les chapitres 4 et 7.
En admettant que tout comportement est communication, l'unité la plus simple sera un composé fluide et polyphonique de nombreux modes de comportement: verbal, tonal, postural, contextuel.
Les différents éléments entrant dans ce composé sont passibles de permutations, allant de la congruence à l' in congruence et au paradoxe
L'effet pragmatique de ces combinaisons dans des situations interpersonnelles constituent l'objet de ce livre.

2-23 .L' impossibilité de ne pas communiquer n'a pas d' intérêt théorique. Par exemple le dilemme du schizophrène, celui-ci cherche à ne pas communiquer.
Le schizophrène est aux prises avec un problème insoluble:
- dénier qu'il communique quoi que ce soit et
- dénier que son dénie lui-même soit une communication.
Comprendre ce dilemme, c'est la clef de communication avec les schizophrènes.
Toute communication suppose un engagement et définit par là la manière dont l'émetteur voit sa relation au récepteur.
Il est fait l'hypothèse que le schizophrène évite cet engagement en ne communiquant pas.

2-24 En résumé: axiome de méta communication dans la pragmatique de la communication: on ne peut pas ne pas communiquer.

2-3 NIVEAUX DE LA COMMUNICATION - CONTENU ET RELATION

2-31 Autre axiome: toute communication suppose un engagement et définit par suite la relation.
(la communication ne fait pas que transmettre une information, elle induit aussi un comportement). D'après BASETON ces deux opérations représentent l'aspect "indice" et l'aspect "ordre" de toute communication.
Soit une chaine de neurones linéaire: A_______B________C______
Quand B reçoit une excitation , c'est l'indice que A a été excité, mais c'est aussi l'ordre d'exciter C
Dans la communication humaine, l' "indice" est un message qui transmet une information, c'est donc synonyme de "contenu du message".
L'aspect "ordre" désigne la manière dont on doit entendre le message, ça précise la relation entre les partenaires.
Par exemple des messages comme:"Veillez à desserrer l'embrayage progressivement et sans à-coups", et : "Vous n'avez qu'à laisser filer l'embrayage et la transmission sera fichue en un rien de temps", ont en gros le même contenu informatif (aspect "indice") mais définissent visiblement des relations très différentes.
Plus une relation est spontanée et "saine" et plus l'aspect "relation" de la communication passe à l'arrière plan. Inversement, les relations "malades" se caractérisent par un débat incessant sur la nature de la relation et le "contenu" perd toute importance.

2-32 En informatique, le problème est le même pour communiquer avec la machine. Il y a les deux aspects «indice» et «ordre».
Par exemple pour multiplier 2 chiffres, il faut introduire les 2 chiffres dans la machine et une information sur l'information : l'ordre «à multiplier»
contenu = «indice»
relation = «ordre» , ça donne aussi la relation entre ces deux aspects.
Les instructions («ordre») appartiennent à un type logique plus complexe que les données («indice»). C'est une méta-information. (information sur l'information).

2-33 En communication humaine, une relation semblable lie les aspects "indice" et "ordre" : l' "indice" transmet les données de communication, l' "ordre" dit comment on doit la comprendre. Dire : "Ceci est un ordre", ou "je plaisantais" , sont des exemples verbaux d'une telle communication sur la communication. La relation peut aussi s'exprimer de manière non verbale, par les cris, le sourire, et d'une infinité d'autres manières. La relation peut aussi se comprendre parfaitement en fonction du contexte ou s'effectue la communication, par exemple entre soldats en uniforme ou sur la piste d'un cirque.
.L'aspect «relation» qui signifie communication sur communication, est analogue au concept de méta-communication. Mais l'aptitude à méta communiquer à des liens très étroits avec le problème de la conscience de soi et d'autrui. (Cela sera approfondi au chapitre 3).
Surtout en communication écrite, on peut composer des messages très ambigus, au niveau de la méta communication. Il peut y avoir confusion entre niveau, cela menant à des impasses, des paradoxes de logique.
Dans la communication écrite , on peut composer des messages très ambigus au niveau de la méta communication. Comme le note CHERRY , la phase :" pensez-vous que ça ira comme ça?" ,peut avoir des sens variés, selon le mot qu'il faut accentuer, indication que le langage écrit ne donne généralement pas.
Comme cela sera vue au chapitre consacré à la communication paradoxale, des confusions et des contaminations entre ces 2 niveaux _communication et méta communication_ peuvent conduire dans des impasses dont la structure est analogue à celle des célèbres paradoxes de la logique.

2-34 Axiome: Toute communication présente deux aspects, le contenu et la relation, tel que le second englobe le premier et par suite est une méta communication.
2-4 PONCTUATION DE LA SEQUENCE DES FAITS

2-41 Une série de communications peut être considérée comme une séquence ininterrompue d'échanges. (stimulus – réponse)
D'un point de vue culturel, il existe beaucoup de convention de ponctuation. (La ponctuation structure les séquences d'interaction).
Si nous considérons de ce point de vue les expériences d'apprentissage classiques, nous voyons immédiatement que la répétition des essais équivaut à une différenciation de la relation entre les deux organismes intéressés, l'expérimentateur et son sujet. La séquence des essais est ponctuée de telle manière que c'est toujours l'expérimentateur qui semble fournir les "stimuli" et les "renforcements", alors que le sujet donne les "réponses". C'est à dessein que nous mettons ces mots entre guillemets parce que les rôles ne sont définis que par le consentement des organismes en question à admettre ce système de ponctuation....Le rat qui dirait: " 'ai bien dressé mon expérimentateur. Chaque fois que j'appuie sur le levier , il me donne à manger" , refuserait d'admettre la ponctuation de la séquence que l'expérimentateur cherche à lui imposer.

2-42 Le désaccord sur la manière de ponctuer la séquence des faits est à l'origine d'innombrables conflits qui portent sur la relation.
Par exemple, un couple incapable dans un conflit de méta communiquer sur leurs modèles respectifs d'interaction.
En parlant de leurs frustrations, le mari dira que le repli est sa seule défense contre la hargne de sa femme; celle-ci qualifiera cette explication de distorsion grossière et délibérée de ce qui se passe "réellement" dans leur vie conjugale : elle le critique en raison de sa passivité.;...........leurs affrontements se réduisent à un échange monotone de messages de ce genre : "je me replie parce que tu te montres hargneuse" et "je suis hargneuse parce que tu te replies".

mari se
se \ /\ /\ /\ / gneu
re \ / \ / \ / \ / har
plie \/ \/ \/ \/ est
femme

Les relations internationales fonctionnent sur le même modèle. (type oscillatoire)

2-43 En mathématique, une «suite infinie alternée» , représente comme précédemment une suite de type oscillatoire. On peut grouper une séquence mathématique de plusieurs façons différentes mais arithmétiquement correcte. Le résultat de la limite de la suite est différente selon la manière dont on choisit de ponctuer la séquence de ses éléments.
Dans "les paradoxes de l' Infini", Bernard BALZANO étudie différents types de suites (S) dont la plus simple est sans doute la suivante :
S = a - a + a - a + a - a + a - a + a - a + ..........
Voici les trois groupements (ou " ponctuation") possible:
S = ( a -a ) + ( a- a ) + ( a - a ) + ( a - a ) + .........
S = 0 + 0 + 0 + 0 + 0 + ..........
S = 0
Il y aurait une autre manière de grouper les éléments de la séquence qui serait la suivante :
S = a - ( a - a ) - ( a - a ) - ( a - a ) - ( a - a ) - ...........
S = a - 0 - 0 - 0 - ......
S = a
Ou bien encore :
S = a - ( a - a + a - a + a - a + a - ......)
et puisque les éléments qui sont à l'intérieur de la parenthèse ne sont autres que la suite elle-même, il suit que :
S = a - S
donc 2S = a et S = a/2
Mais en communication, la ponctuation est fallacieuse car il n'y a pas de commencement. C'est en ce point précis que réside l'erreur des partenaires dans une situation de ce genre.

2-44 Axiome : la nature d'une relation dépend de la ponctuation des séquences de communication entre partenaires.


2-5 COMMUNICATION DIGITALE ET COMMUNICATION ANALOGIQUE


2-51 Le système nerveux central émet des informations digitales binaires, au moyen des neurones.
Le système neurovégétatif envoie dans la circulation des quantités discrètes de substances spécifiques. (humeur)
Dans l'organisme, communication neuronique et humorale ne sont pas simplement juxtaposées, elles se complètent et dépendent l'une de l'autre de manière complexe.
Dans les machines ces deux modes de communication se retrouvent. Certains ordinateurs fonctionnent selon le principe du «tout ou rien» (transistors) .Ceux sont des engins dit digitaux parce qu'ils travaillent avec des "digits" Toute information est représentée dans l'ordinateur sous forme de code , les bits (1 ou 0). D'autres machines utilisent des grandeurs discrètes et positives (analogues à des données) ,elles sont donc appelées analogiques.

2-52 En communication humaine quand on se sert d'une image ou d'un dessin, la communication est analogique, lorsqu'on utilise des mots, la communication est digitale.
Chaque fois qu'on utilise un mot pour nommer une chose, la relation établie est arbitraire.
Le mot est représenté par un signe arbitraire, c'est une convention sémantique.
Par contre dans la communication analogique, il y a un rapport direct avec ce qu'elle représente.
Par exemple, on aura beau écouter une langue étrangère à la radio, on n'arrivera pas à la comprendre, alors qu'on peut déduire assez facilement une information élémentaire de l'observation du langage par gestes et des mouvements servant à signaler une intention , même lorsqu'on a affaire à un individu d'une culture entièrement différente.
La communication analogique plonge ses racines dans les périodes archaïques de l'évolution, tout comme dans le monde animal, elle représente la communication non verbale. La communication digitale , verbale, relativement récente est bien plus abstraite.
Dans l'analyse de la communication humaine, on a que trop tendance a négliger l'importance capitale du contexte pour la communication. Et pourtant celui qui se brosserait les dents dans une rue animée, et non dans sa salle de bain, pourrait être rapidement "embarqué" au poste de police ou dans un asile de fous; ceci à titre d'exemple des effets pragmatiques de la communication non verbale.

2-53 L'homme est le seul à communiquer sur les deux modes, analogique (héritage ancestral) et digital (transmission culturelle). L'analogique transmet essentiellement la relation.
Chez les animaux, les vocalisations, les mouvements signalant une intention et les signes indicatifs de l'humeur sont des communications analogiques qui définissent la nature de leurs relations, au lieu de désigner par là des objets.
Par exemple, si j'ouvre le réfrigérateur et que le chat vienne se frotter contre mes jambes en miaulant, cela ne veut pas dire "je voudrais du lait", ce que signifierait par là un être humain, mais renvoie à une relation spécifique : "sois une mère pour moi", parce qu' un tel comportement ne s'observe que chez les chatons envers les chats adultes, mais jamais entre deux animaux adultes.
Chaque fois que la relation est au centre de la communication, le langage digital est à peu près dénué de sens. C'est le cas aussi lorsqu'on fait la cour, aime aide, combat, et naturellement qu'on s'occupe de très jeunes enfants, ou de malades mentaux. On a toujours prêté aux enfants, aux fous et aux animaux une intuition particulière de la sincérité ou l' in sincérité des attitudes humaines. Il est en effet facile de professer quelque chose verbalement, mais il est difficile de mentir dans le domaine de l'analogique.

2-54 Quelque soit sa précision, un calculateur analogique, aura des variations incontrôlables, par exemple avec la règle à calculer, le résultat ne peut être qu'approxima tif. Le calculateur digital est beaucoup plus précis, sa seule limite, c'est le nombre de bits qu'il peut contenir en mémoire. De plus, le calculateur digital est une machine logique contrairement à la machine analogique. On retrouve les même caractéristiques dans la communication humaine, la complexité dans le digital est beaucoup plus grande que dans l'analogique.
Dans l'analogique, il n'y a pas de négation, (que ce soit calcul ou communication), pas de "non", il n'y a pas de d'équivalents à: "si....alors", "ou bien .... ou bien", pas non plus d'indices permettant de distinguer le passé, le présent, l'avenir. Par exemple : Les larmes peuvent exprimer le chagrin ou la joie, le poing serré peut signifier agressivité ou embarras, un sourire peut traduire la sympathie ou le mépris, on peut interpréter la réserve comme une marque de tact ou d'indifférence.
Dans la communication digitale, il y a le discriminant "non", et des indices, mais il manque un vocabulaire adapté aux aléas de la relation.
L'homme en tant qu' émetteur ou récepteur doit continuellement traduire l'un dans l'autre.

Dans la communication humaine, la difficulté de traduction existe dans les 2 sens. (traduction du digital en analogique et l'inverse) . Mais pour parler sur la relation, il faut pouvoir trouver une traduction adéquate de la communication analogique en communication digitale.
Par exemple, le mariage, l'analogique de la relation c'est "la cour" , et la digitalisation, c'est le contrat de mariage. Aussi avec le temps une définition non équivoque de la relation devient très problématique.

2-55 Les êtres humains usent de 2 modes de communication: digital et analogique. Le langage digital possède une syntaxe logique très complexe et très commode mais manque d'une sémantique appropriée à la relation. Par contre, le langage analogique possède bien la sémantique mais non la syntaxe appropriée à une définition non équivoque de la nature des relations.


2-6 INTERACTION YMETRIQUE ET COMPLEMENTAIRE

2-61 Le concept a été élaboré suite au phénomène "schismogenése", c'est un phénomène d'interaction qui fut observé en Nouvelle Guinée dans la tribu des "Iatmul" en 1935. Il s'agit d'un processus de différenciation des normes du comportement individuel à la suite d'une interaction cumulative entre individus. En 1939, Richardson s'est servi de ce concept pour analyser la guerre et la politique étrangère; et depuis 1952, Baseton a prouvé la commodité de ce concept dans les recherches de psychiatrie. L'étude des réactions des individus aux réactions des autres individus. l'objet de la recherche étant ainsi défini, il faut considérer la relation entre deux individus comme capable de se modifier de temps à autre, même sans intervention extérieure et examiner non seulement les réaction de A au comportement de B, mais aussi, comment ces réactions affectent la conduite de B et l'effet de cette dernière sur A. ....Par exemple, un des modèles de comportement culturelle ment approprié à l'individu A et considéré comme un modèle autoritaire. On s'attend à ce que B y réponde par ce qui est considéré culturelle ment comme de la soumission. Il est probable que cette soumission favorisera un autre acte autoritaire qui exigera à son tour la soumission. Nous avons ainsi une relation qui change progressivement et, à moins que d'autres facteurs n'interviennent, A deviendra nécessairement de plus en plus autoritaire et B de plus en plus soumis. Ce changement progressif se produira aussi bien si A et B sont des individus séparés ou s'ils sont membres de groupes complémentaires. A coté de ce type de changements progressifs que nous appelleront schismogenése complémentaire, il existe un autre modèle de relation entre individus ou groupes d'individus qui contient également les germes d'un changement progressif: si, par exemple la vantardise constitue le modèle culturel de comportement d'un groupe et si l'autre groupe y répond aussi par la vantardise, une situation de compétition peut se développer dans laquelle la vantardise mène à une surenchère, et ainsi de suite. Nous pouvont appeler ce type de changement progressif schimogenése "symétrique".

2-62 Le modèle précédent est devenu une interaction complémentaire ou symétrique .La relation est fondée soit sur l'égalité, soit sur la différence.
Sur l'égalité , il y a comportement en miroir et cela amène a une immobilisation de la différence.
Sur la différence, on arrive à une maximalisation de celle-ci. Mais, attention, dans la relation complémentaire, il est fait référence aux positions " haute ou basse" dans la relation. Il est important de ne surtout pas amalgamer avec les notions "bien ou mal","fort ou faible".Le contexte social ou culturel fixe dans certains cas une relation complémentaire, par exemple : mère - enfant, médecin - malade, professeur - étudiant.
Les comportements sont dissemblables mais adaptés l'un à l'autre. Ce n'est pas l'un qui impose une relation complémentaire à l'autre. chacun d'eux se comporte d'une manière qui présuppose , et, en même temps justifie, le comportement de l'autre; leurs définitions de la relation sont concordantes.

2-63 On peut proposé un troisième type de relation: la relation "méta-complémentaire", dans laquelle A laisse B dépendre de lui ou l'y contraint. (On s'attache à la manière dont se comporte les deux partenaires en faisant abstraction des raisons qu'ils ont ou croient avoir, de se conduire ainsi). Mais si les individus engagés dans une relation font appel aux multiples niveaux de communication pour exprimer des modèles situés à des niveaux différents, des conséquences paradoxales peuvent en résulter dont la valeur pragmatique est importante.

2-64 Axiome : Tout échange de communication est symétrique ou complémentaire selon qu'il se fonde sur l'égalité ou la différence.


2-7 RESUME

Réserve à propos de l'ensemble des axiomes formulés :
- Ce ne sont que des propositions, leur définition n'est pas rigoureuse.
- Ils sont tirés hétérogènes parce qu'ils proviennent de l'observation de phénomènes de communication situés dans des registres tirés variés. S'ils ont une unité , elle ne réside pas dans leur origine, mais dans leur importance pragmatique.
Birdwhistell est allé jusqu'à dire: Un individu ne communique pas; il prend part à une communication ou il en devient un élément. Il peut bouger, faire du bruit ....., mais il ne communique pas. En d'autres termes, il n'est pas l'auteur de la communication , il y participe. La communication en tant que système ne doit donc pas être conçue sur le modèle élémentaire de l'action et de la réaction, si complexe soit son énoncé. En tant que système, on doit la saisir au niveau d'un échange.
L'impossibilité de ne pas communiquer fait que toute situation comportant deux ou plusieurs personnes est une situation inter-personnelle, une situation de communication. L'importance pragmatique, interpersonnelle, des modes de communication digital et analogique ne réside pas seulement dans un isomorphisme supposé avec le contenu et la relation, mais dans l'ambiguïté, inévitable et significative, à laquelle se heurtent émetteur et récepteur lorsqu'il s'agit de traduire un mode dans l'autre.
Les problèmes de ponctuation repose sur la métamorphose implicite du modèle classique "action-réaction".
Le paradigme symétrie-complémentarité est peut-être celui qui se rapproche le plus du concept mathématique de fonction, les positions des individus n'étant que des variables susceptibles de prendre une infinité de valeurs dont le sens n'est pas absolu, mais n'apparait que dans leur relation réciproque.

Aucun commentaire: