18 novembre 2008

Sociologie cours de Gérard NEYRAND . Approche sociologique de la famille.

L'axe sociologique s'inscrit dans la durée.
Evolution de la notion de "famille".

La famille nucléaire a eu une durée très courte; au 18ème siècle, 80% de la population française était paysanne. (région nord - famille traditionnelle; région centre sud – plus complexe, cohabitation de plusieurs noyaux familiaux.) Cela relativise l'idée de crise de la famille.
Famille: définition large (cousins oncles, etc) à restreinte (quelques personnes). Pour l'anthropologUe, le mariage est à l'origine de la famille.
La famille est centrée sur la vie en commun, dans un même logement; mais une
« famille » sans mariage, sans enfant, sans logement commun et même avec les parents séparés, reste une famille. le terme monoparental n'est pas correct, il faudrait dire « foyer monoparental ».

La trame de l'alliance doit se conformer à des règles, des prohibitions de mariage. On ne peut pas se marier dans sa famille d'origine. Pour qu'une famille se fonde, chaque famille accepte qu'un de ses membres se sépare. Il y a nécessité de communication entre famille pour un mariage.

Existe-t-il un modèle de famille à la base des sociétés humaines?
Non, il y a des règles de la parentalité, des liens de filiation, des liens comportementaux, sociaux, des alliances.
Les règles sont différentes selon les pays, les parents, etc...

Filiation: Reconnaissance de liens qui existent entre les individus :
Dans notre société la mémoire généalogique est très courte, 3-4 générations en moyenne. Dans d'autres sociétés il y a des ancêtres mythiques qui désignent les droits et les devoirs.
Filiation unilinéaire: on ne reconnaît pour parent que ceux qui descendent d'un seul parent. C'est la filiation patrilinéaire ou matrilinéaire. Dans ce lignage, il y a définition d'un clan.

Lignage: rapport religieux, économique, politique; rapport de parenté articulé sur rapport de lignage.(politique au sens de la gestion de la cité).
Dans une société matrilinéaire, l'homme qui est important est le frère de la mère;
Dans une société patrilinéaire, la femme déménage et vient vivre dans la maison du père de son époux.
Il y a transmission du nom, des biens, de privilèges...

La question importante est: « De qui est-on le fils? » d'où l'importance du mariage.

Dans notre société, la filiation est indifférenciée,cognatique. les règles d'alliance sont définies par le mariage.
Dans les systèmes élémentaires, les règles d'alliance donnent les interdictions et les prescriptions, dans les systèmes complexes, les règles d'alliance sont négatives, elles précisent qui on ne peut pas épouser.

Grandes diversités des formes familiales.
L'ordre social est inscrit dans une parenté incorporée, dans la conscience et le corps, c'est constitutif de l'individu.
(exemple dans certaines société cela amène à la réincarnation)
Les systèmes sont imbriqués avec les autres rapports sociaux, supports d'autre chose que d'eux-même. Parenté subordonnée à d'autres rapports sociaux, politique, économique, religieux. Il y a un effet de marquage des autres rapports sociaux.

Toute personne née avec une place non négociable se retrouve en position de « dette de vie » envers ses parents, sa société.
Prise de distance avec l'analyse structurale, par exemple avec GODELIER.
Certains exemples ne rentraient pas sur le modèle structurale, il y a eu évaluation de ses limites et contestation de l'œuvre de Lévi- Strauss.(immense anthropologue et père de la sociologie en France)
Il existe un lien entre des sociétés disparates. Cela remet en cause le caractère universel de l'échange des femmes et la domination masculine.
L'émergence de la pensée symbolique devait exiger que comme les paroles, les femmes s'échangent.(passage à la famille de l'homme). Les personnes échangées dans le cadre du mariage ne sont pas aliénées, elles gardent leur lignage. On cède le droit sur les personnes et non les personnes elles-mêmes. (droit sur sexualité, reproduction, etc) la comparaison avec l'échange économique n'est pas valable. La femme reste rattachée à son groupe familial avec ses droits et devoirs. L'échange se fait toujours avec les droits et devoirs.

Françoise HERITIER avance l'idée que l'identité de genre est plus fondamentale que l'identité de sang. Les rapports entre sexualité et pouvoir ont tendance à être repenser. La domination des hommes sur les femmes existe mais ce n'est pas le fondement de la parenté.
(sexe: référence biologique, genre: référence culturelle)
La sexualité est toujours prise dans d'autres rapports sociaux (politique, religieux, économique), il y a subordination d'un domaine de la vie sociale et non du sexe.
(corps sexué: machine ventriloque du social, quelque chose d'autre parle à travers le corps sexué. Chaque société a des mythes interprétatifs de l'ordre du monde. Dans notre société il y a le christianisme, Marie/Jésus.) Cela donne naissance a des phantasmes. La place du corps représente l'ordre social. (somatique)
On se tient selon un certain ordre social établi (code), l'ordre social s'inscrit dans le corps au delà du langage. (attitude)
Le corps est source d'évidence sociale et cosmique. Il y a incorporation du social.
Hexis corporelle: c'est la façon dont notre corps a intégré les codes sociaux;
Corps et psychanalyse: incorporation qui façonne ce que chacun a de plus secret.
En 1970, apparition de l'idée de l' « anti œdipe », questionnement du mythe freudien. Les théories globalisantes évoluent.
FREUD a toujours été en recherche, aussi, dans son oeuvre immense, il y a des contradictions. Féticher les théories de FREUD reviendrait à figer ses idées.
La socialisation du pulsionnel s'inscrit dans le corps. Il y a mentalisation de ce à quoi le corps est soumis.

Caractéristique de l'Homme: vit en société, est un produit de la société.
L'Homme a la capacité de se représenter de façon abstraite ses rapports à la société (réflexivité)d'où l'importance de la socialisation primaire, il y a mise en place de sa capacité à la représentation, à la mentalisation de son existence.

Notes de Michèle, 12 septembre 08.

Aucun commentaire: