Par Martine Assandri
La tentation est grande pour Lucas « d’évacuer les sujets qui fâchent » ; il essaie de rattacher ses difficultés à l’école, (impossible de se fixer sur un but, d’écouter, de prendre des notes), il trouve des justifications pour éviter de les aborder.
« On sait en outre dans les crises d'adolescence les plus banales …combien sont fréquentes les défenses par le clivage, le déni, l'exclusion, l'acting. » (1)
En effet, cela le renvoie aux positionnements parentaux flous, ambigües, conflictuels entre le père et la mère, communiquant uniquement lorsqu’il y a conflit à l’école et obligeant en quelque sorte le père à prendre en charge son fils, mais sans qu’il le veuille vraiment, comme une obligation, une charge.
Pour Lucas, comment s’affirmer ? Il retrouve partout ce rôle d’élève insaisissable, au comportement difficile ingérable ou incompréhensible, alors qu’il suscite souvent la sympathie, et durant les périodes de crise, la compassion. Pour l’adolescent fragilisé, en rupture, ce renvoi à soi même ne peut il renforcer cette difficulté d’identification du JE ? La posture du MOI ne peut elle devenir envahissante, jusqu’à occulter l’être adolescent dans sa singularité et tenter de le coincer dans un rôle, dont il devient prisonnier ?
La tentation est grande pour Lucas « d’évacuer les sujets qui fâchent » ; il essaie de rattacher ses difficultés à l’école, (impossible de se fixer sur un but, d’écouter, de prendre des notes), il trouve des justifications pour éviter de les aborder.
« On sait en outre dans les crises d'adolescence les plus banales …combien sont fréquentes les défenses par le clivage, le déni, l'exclusion, l'acting. » (1)
En effet, cela le renvoie aux positionnements parentaux flous, ambigües, conflictuels entre le père et la mère, communiquant uniquement lorsqu’il y a conflit à l’école et obligeant en quelque sorte le père à prendre en charge son fils, mais sans qu’il le veuille vraiment, comme une obligation, une charge.
Pour Lucas, comment s’affirmer ? Il retrouve partout ce rôle d’élève insaisissable, au comportement difficile ingérable ou incompréhensible, alors qu’il suscite souvent la sympathie, et durant les périodes de crise, la compassion. Pour l’adolescent fragilisé, en rupture, ce renvoi à soi même ne peut il renforcer cette difficulté d’identification du JE ? La posture du MOI ne peut elle devenir envahissante, jusqu’à occulter l’être adolescent dans sa singularité et tenter de le coincer dans un rôle, dont il devient prisonnier ?
Les parents apparaissent dans son discours, démunis, impuissants. Les réponses tombent à coté, il précise d’ailleurs qu’aucune des sanctions qu’il a eues au collège, n’a eu de répercussions à la maison. Sauf qu’après chaque exclusion, il retrouve son père, s’installe chez lui durant plusieurs jours. Il passe d’ailleurs des moments privilégiés avec M.S. Il répare sa mobylette pendant que son père est à coté de lui. Ils discutent. Il dîne avec lui et sa belle - mère…
Il paraît, visiblement ému de son entretien avec le Principal. « Celui là, il ne fera pas long feu, je vous le dis ! Mon père il va lui régler son compte ! » Je retrouve en cela le rejet de l’autorité, quasiment les mêmes remarques que sur l’ancien CPE, mais dit cette fois ci avec colère, concernant la personne censée représenter l’autorité. Le SURMOI de Lucas apparait bien fragile, friable, flou.
Si le SURMOI est le cadre intégré par l’enfant, par des interdits et prescription sociales ou familiales, il y a là comme un vide, là ou devrait être le contenant, quelque chose qui le soutient, le guide, « un lien entre lui et l’extérieur » (2) .
takashi murakami |
Mme T. évite les conflits avec son fils. D’ailleurs, précise-t-il, cette nouvelle exclusion n’a aucun sens, puisque « je ne serai pas puni » et que sa mère comprend qu’il est malheureux dans ce collège, rejeté.
La figure d’autorité le rappelle à l’ordre, mais dans le même temps, l’exclue : il semble que cela ait du sens pour Lucas, qui se retrouve souvent dans cette position, chez son père. Après la prétendue sanction, le retour chez le père, ce dernier le renvoie chez sa mère. Au collège, il s’agit de la même chose, il est puni et renvoyé vers la mère. La différence dans ce nouveau collège, c’est qu’a été mis à jour, la présence de ce père, et qu’il est désormais informé et associé à toutes les décisions concernant son fils.
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(1) et (2) CAIN R., article dans Psychanalyse et adolescence : Les enjeux de l'adolescence, point de vue psychanalytique, publié sur le site de la société psychanalytique de Paris, http://www.spp.asso.fr
A suivre ...