13 février 2008

chapitre 6 Une logique de la communication

" Une Logique de la communication " - Chapitre 6.
La communication paradoxale.
fiche de lecture établie par Martine et Hélène.
6.1 Nature du paradoxe.
Depuis toujours, l'esprit humain est fasciné par le paradoxe. Il est d'ailleurs à l'origine des œuvres majeures du 20° siècle. De nature complexe et ésotérique, ces œuvres peuvent dérouter mais elles n'en sont pas moins fondamentales en métamathématique et dans les théories de type logique par exemple. Le paradoxe a une portée pragmatique 1* et même existentialiste pour chacun d'entre nous.
Le paradoxe peut envahir l'interaction et affecter notre comportement et notre santé mentale mais il peut aussi dans le même temps remettre en question nos croyances et nos certitudes.
Katogi mori
Lorsqu'il est intentionnel, le paradoxe peut avoir des virtualités thérapeutiques non négligeables.
Ce concept de paradoxe est d'une importance capitale.
Il existe des vrais et des faux paradoxes, les faux étant basé sur une erreur caché de raisonnement ou de déduction erroné. Cette définition : contradiction qui vient au terme d'une déduction correcte à partir de prémisses « consistantes »"(p.188) tente d'exclure les faux paradoxes mais a une portée limitée car des hypothèses établies pour justes aujourd'hui peuvent être déclarées fausses demain (ex la théorie de Copernic). Des théories et progrès scientifiques peuvent en effet entraîner des corrections profondes dans les croyances et les connaissances.
3 types de paradoxes :
· L'antinomie ou paradoxe logico-mathématique : parfois utilisé comme synonyme de
" paradoxe " mais ce terme est alors plus volontiers utilisé dans des systèmes formalisés (logique, mathématique...). C'est un énoncé à la fois contradictoire et démontrable, mais aboutit à un résultat à la fois vrai et faux, c'est donc une contradiction formelle.
Toute antinomie est une contradiction logique mais toute contradiction logique n'est pas une antinomie. Domaine de la syntaxe logique.
· L'antinomie sémantique ou définition paradoxale : cette antinomie n'apparaît pas en logique ou mathématique mais naissent de contradictions cachées dans la structure même de la pensée et du langage. Domaine de la Sémantique.
· Le paradoxe pragmatique : Est sous divisé en Injonctions paradoxales et prévisions paradoxales. Il sera un des fondement de l'étude sur la communication exposé dans ce livre. Appartient au domaine de la Pragmatique.
6.2. Illustration des types de paradoxes.
  • Le paradoxe logico-mathématique ou paradoxe logique qui a pu être observé (p.192) a en fait était expliqué par Russell (Paradoxe de Russell) dans sa théorie des types logiques, qui est un principe fondamental.
Il s'agit d'une confusion de type logique (ou niveaux). Une confusion des niveaux peut ne pas être faux mais est en fait dénué de sens. Ce dernier élément est très important car un élément simplement faux pourrait indiquer qu’il est vrai. Or le non-sens est tout autre chose.
  • L'antinomie sémantique ou définition paradoxale est un Paradoxe sémantique.
Elle provient de la confusion sémantique, un terme, ou une expression, peut par exemple désigner plusieurs choses différentes et créer l’illusion linguistique d’une identité (p.193).
Dans l’écrit, les signes tels que guillemets ou italiques indiquent des différences de niveau logique.
Une antinomie linguistique « je suis menteur » montre la contradiction de l’homme qui ne peut être vrai que lorsqu’il ment. Ainsi, toujours selon Russell, le langage possède lui-même un autre langage appelé méta langage (P.194). Ainsi, si le 1° niveau de langage concerne les objets (la « langue objet), mais si nous devons parler sur le langage, nous utilisons une métalangue. Ainsi cette métalangue possède elle-même une structure sur laquelle, si nous devons en parler, nécessite un méta-métalangue, et ce déclinable à l’infini. Il s’agit donc ici de la « Théorie des niveaux de langage » (Canap et Tarski). Cette théorie, appliquée à l’exemple du menteur, souligne combien l’énoncé contient en elle-même sa vérité ou sa fausseté. Mais cela ne peut suffire dans la théorie de la communication, car elle représente un paradoxe (ex . du barbier p.195), qui peut semer le doute ou la confusion et avoir des répercussions sur le comportement, cad avoir des conséquences pragmatiques.
· Les paradoxes pragmatiques.
L’injonction paradoxale (p.195).

Même si elle peut paraître absurde, une injonction peut être faite en fonction de 3 éléments :
1. Forte relation de complémentarité (officier/subordonné)
2. On doit obéir à l’injonction mais pour le faire, il faut désobéir.
3. La personne en position basse est prisonnière du cadre et ne peut utiliser les outils à sa disposition pour sortir du paradoxe en le critiquant, comme par exemple métacommuniquer (communiquer sur la communication) car cela serait de l’insubordination.
Ainsi la paradoxe, dans des contextes d’interaction, devient un sujet d’une importance pratique considérable pour la santé mentale de partenaires, tant au niveau des individus, de familles, de sociétés ou de nations.
Exemple 1 : comment écrire Chicago ou « Chicago » (p.198)
Si le cadre empêche la personne en position basse de sortir du paradoxe elle se trouve coincée, elle n’a plus de possibilité à sortir d’une impasse que par la colère ou le refus .Elle se trouvera, en ce cas, taxée d’incompétence de malignité ou de folie. Si elle tente d’utiliser la métacommunication, qui n’est pas une solution simple, l’autre , en position haute, peut simplement refuser cette tentative et encore renforcer ses accusations.
Exemple 2 : variantes d’injonctions paradoxales (p.199 à 201) :
· Tu devrais m’aimer.
· Sois spontané !
· Tu es libre de partir, tu le sais, ne t’en fais pas si je pleure…
Dans chacun de ces exemples, l’autre au pire refuse d’obéir soit au mieux fait ce qu’on lui demande mais pour de mauvaises raisons, et ces mauvaises raisons sont l’obéissance elle-même.
En termes de symétrie et de complémentarité, « ces injonctions sont paradoxales parce qu’elles exigent un comportement symétrique dans une relation définie comme complémentaire » (p.201).
Exemple 3 : les paradoxes fondent des équations qui ne peuvent être résolues (p.202 à 211).
Dans ces exemples, ce qui apparaît est que chacun des interlocuteurs est prisonnier d’un message étiqueté de façon paradoxale dans leur relation.
Les paradoxes se retrouvent également dans les pressions d’un groupe sur un autre ou sur les propagandes de dictateurs sur des opposants. Mais, note les auteurs , si le paradoxe peut amener les « victimes » jusqu’au désespoir, les oppresseurs eux même peuvent être pris au piège de leur propre invention, qui « déniait ce qu’ils affirmaient et affirmait ce qu’ils déniaient » (ex 6 et 7).
La double contrainte (p.211).
Les 1° études sur la théorie de la double contrainte sont apparus après les travaux de Bateson,Jackson, Haley et Weakland, en 1956, « Vers une théorie de la schizophrénie ». Ainsi, pour eux le malade ne souffre pas d’un désordre mental intra psychique mais au contraire a su répondre de manière adéquate à des séquences de communication particulière. Pour évoquer cette interaction particulière, ils ont parlé de « double contrainte ».
Pour Watzlewick, Jakson et Beavin, les éléments de la double contrainte sont les suivants :
1. Deux ou plusieurs personnes sont engagés dans une relation intense, qui a une valeur vitale pour les concernés.
2. Dans ce contexte, le message émis est structuré d’une manière telle que :
· Le message affirme quelque chose.
· Il affirme quelque chose sur son affirmation.
· Ces deux affirmations s’excluent l’une l’autre. Si c’est une injonction, il faut désobéir pour pouvoir lui obéir.
3. Le récepteur du message est mis dans l’impossibilité de sortir du cadre fixé par le message. Même dénué de sens, le message trouve une valeur pragmatique, cad on ne peut pas ne pas y réagir, et on y réagit toujours de façon paradoxale, cad inadéquate, puisque le message est paradoxal.
Ainsi quoiqu’il fasse ou pas, le récepteur s’il perçoit les choses est puni ou se sent coupable ;
Est décrit comme méchant ou fou s’il a repéré une discordance entre ce qu’il voit et ce qu’il « devrait » voir.(p.213)
C’est là l’essence de la double contrainte.
Deux critères supplémentaires, permettant de définir les rapports entre double contrainte et schizophrénie
4 quand s'établit une double contrainte durable voire chronique, l'individu s'y attend comme à une chose alant de soi, propre à la nature des relations humaines et au monde en général.
5. comportement paradoxal imposé par la double contrainte a la propriété d'être doublement contraignante; ce modèle de communication est un cercle vicieux.
la double contrainte est un véritable paradoxe avec des effets pragmatiques différents des injonctions contradictoires.
Notre pensée, structure logique du langage et notre perception du réel fondé sur le principe aristotélicien: A ne peut pas être non A.
« Voici les prémisses du système aristotélicien :
1.Tout ce qui est, est. (prémisse d’identité)
2.Rien ne peut à la fois être et ne pas être. (prémisse de contradiction)
3.Tout doit, ou bien être, ou bien ne pas être. (prémisse du tiers exclu)
On voit tout de suite l’influence des structures linguistiques liées au verbe ’être’, dans la formulation de ces prémisses !
De ces ’Lois de la Pensée’ découlent :
la confusion généralisée des mots avec la chose qu’ils représentent (comme dans « Ceci est une chaise »), que nous appellerons par la suite identification, ou ’confusion des niveaux d’abstraction’.wikipédia. »
Conséquences:(p 222)
donc « une des manières de ne rien dire est de se contredire »; le schyzophrène s 'efforce à ne ps communiquert, la solution de ce dilemme est dans l'emploi de messages indécidables qui disent d'eux même qu'ils ne disent rien.
Les prévisions paradoxales entrainenet des dégats dans les relations humaines.
ex:Y confince en X qui le menace de qqchose qui le rendrait indigne de confiance aux yeux de Y.
ex p 227: couple demandant aide à un psychiatre.(piège des prévisions paradoxales).
importance de la question de CONFIANCE dans les prévisions paradoxales, y compris du paradoxe
sémantique qui amène à être sur les deux sens du mot digne de confiance, à la fois métalangue: promesse, attitudes, et à la fois langue -objet: fidélité.la prévisibilité est la propriété commune qui détermine la classe de ses prévisions.
D'un point de vue pragmatique, le contexte est intenable.
LA QUESTION DE LA CONFIANCE:
Le dilemme des prisonniers: c'est une interaction où aucun des partenaires ne possèdent d'informations de premières mains. les deux doivent s'appuyer sur la confiance faite à l'autre, sur un essai d'évaluation de la confiance et sur les efforts pour prévoir les décisions qui seront prises par l'autre.
il s'agit d'un jeu à sommation non nulle puisque le but de chacun est le gain absolu (p 230)sans se préoccuper du gain ou de la perte de l'autre.
jeux à sommation non nulle:situations dans lesquelles le gain et la perte ne sont pas fixés en raison inverse l'un de l'autre: ils ne s'annulent donc pas forcément , ils peuvent être fixés soit entièrement(collaboration pure) soit en partie seulement(motifs combinés). glossaire de ce livre.cf théorie des jeux = outil mathématique servant à l'analyse des relations sociales de l'homme(1928 VON NEUMANN).
la matrice de ce dilemme explicité p 229 &230, est la meilleur représentation abstraite d'un problème fréquent en psychothérapie conjugale, où l'on pourrait explorer non pas le trouble pathologique inividuel mais l'interdépendance de leur dilemme qui peut résider dans la nature de leur jeu relationnel.
RESUME:
Un paradoxe est une contradiction logique venant au terme d'une déduction cohérente à partir de prémisses correctes.
Trois types de paradoxes:
- logico-mathématiques
- sémantiques
- pragmatiques (implications sur le comportement): injonctions paraoxales(double contrainte) , prévisions paradoxales
Dans une conradiction le choix est une solution possible
dans un paradoxe il n'est pas possible de choisir.

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