13 mai 2009

Toute vérité biologique n’est pas bonne à dire ...

Un article de Jean Pierre Rosenczveig (raccourci !), dont nous avait parlé recemment Hélène et qui me semble intéressant d'apporter à la réflexion...

Bonne lecture !

"Faut-il libéraliser le recours au test ADN pour établir la vérité sur la filiation paternelle ? La loi française est en effet très stricte. Seul un juge – en l’espèce le président du T.G.I. – peut autoriser le recours à ces tests dans le cadre d’une action en justice portant sur la filiation. Tout contrevenant encourt une peine d’un an d’emprisonnement et de 1500 euros d’amende. Ainsi il est impossible à une personne d’obtenir cette autorisation sur le simple désir de vérifier si son père est bien son géniteur. Dixit le ministère de la justice, 1300 à 1500 tests seraient ainsi ordonnés chaque année pour quelques 3700 affaires de contestation de paternité

Chacun des spécialistes du sujet s’accorde à constater que, plus en plus en plus de français contournant cette législation, commandent ces tests à l’étranger. Ces labos recrutent via internet. Les résultats de ces prélèvements de salive arrivent rapidement par retour de courrier. Ils sont plus ou moins fiables selon la qualité des instituts. Ce commerce est lucratif : il en coûte de 159 à 700 euros.

Tout logiquement dans le cadre des révisions des lois sur la bioéthique, certains prônent que le législateur français lâche du lest sur ce point et généralise la possibilité du recours au test ADN.

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Je milite de longue date pour la reconnaissance du droit de l’enfant à accéder s’il le demande à son histoire. J’affirme que sa construction lui appartient autant qu’à ses géniteurs. Nous n’étions pas nombreux sur cette base dans les années 80 : 11 % dans un sondage SQFRES de 1985 si ma mémoire est bonne. Aujourd’hui bien plus de personnes sont convaincues de ce que le droit à l’histoire est un droit essentiel pour tout individu, sinon un droit humain fondamental. La loi de 2001 sur l’accès aux origines pour les enfants nés sous « X » a été votée sans trop de remous. Loi de compromis comme je l’ai déjà développé ici, mais loi qui venait de tellement loin qu’il n’était pas inutile de ménager une étape : on affirme un droit de l’enfant auquel finalement la mère peut s’opposer si elle maintient sa volonté de secret. Ce compromis nous l’avons accepté en espérant qu’à terme on en finisse avec l’accouchement sous « X », spécialité française et luxembourgeoise où des adultes peuvent délibérément priver un enfant de sa filiation avec la caution de l’Etat sous prétexte qu’on veut lutter préventivement contre les infanticides sachant que rien ne démontre que, dans les pays qui ne connaissent pas l’accouchement sous « X » soit l’immense majorité en Europe, l’infanticide soit galopant.En voulant légaliser la possibilité de recours au test génétique on passe à une autre étape qui mérite d’être réfléchie à deux fois.

On nous dit - la revue scientifique The Lancet - qu’un enfant sur 30 n’aurait pas pour père génétique l’homme que la société lui donne pour père juridique par déclaration ou par présomption.

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En tout cas un nombre important d’enfants nés dans le mariage n’ont pas pour père le mari de l’épouse et d’une manière générale beaucoup d’enfants se voient donner une filiation qui ne correspond pas à leur origine biologique. En 1804, Napoléon, avec sa présomption Patern is est , qui réputait : tout enfant né d’une femme mariée qui le déclare sous son nom d’épouse comme étant né du mari. Il avait le souci de la paix des ménages et de l’ordre social.

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En d’autres termes, sommes-nous prêts à admettre que la vérité biologique vienne faire la loi dans nos univers familiaux ?

On peut le souhaiter au nom de la morale, mais cela suppose un sacré débat social quand la filiation est certes une question biologique, mais aussi une question d’affection. Ne dit-on pas couramment que c’est la mère et l’enfant qui font le père. Admettons aussi qu’un bref regard sur les photos de famille posées sur la cheminée rassure ceux qui s’interrogent.Dit autrement je ne suis pas sûr qu’il soit possible de généraliser le droit de savoir la vérité de la conception sans en étendre l’exercice aux enfants, mineurs ou majeurs, comme aux adultes.
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Notre société qui a su trouver un équilibre entre le biologique et l’affection ne peut pas basculer dans le tout-biologique pour rassurer les inquiets chroniques. Ou alors il faut assumer totalement l’enfant venu d’ailleurs. Soyons lucides : on en est loin.Je ne suis donc pas favorable personnellement à ce qu’on étende les possibilités légales de recours aux tests génétiques même au nom du droit de l’enfant de savoir, a fortiori dans l’intérêt des adultes.
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Le législateur au nom de l’intérêt général pense encore que toute vérité familiale n’est pas bonne à dire pour sauvegarder la paix sociale. On cède sur le droit des enfants à connaitre leur histoire, mais dans l’intérêt des enfants. Il s’agit d’un compromis intelligent."


Article de J.P. R. dans Blog LeMonde.fr

26 avril 2009

Journal d'une étudiante : réflexion en travail (laborieux) avril 2009

La séquence d'avril 2009 montre une grande agitation autour des Problématiques !
Les étudiantes apparaissent particulièrement angoissées (je sais de quoi je parle !) malgré les retours, plutôt positifs des enseignants, futurs tuteurs de mémoire. Mais je me trouve particulièrement en retard sur l'élaboration (trop floue, trop large) et le titre n'est toujours pas trouvé... Cela aura à voir en tout cas avec la Clinique du travail social, en lien avec mon contexte professionnel, l'établissement scolaire... Bon ça progresse quand même un peu... On échange beaucoup avec mes collègues du D.U, plus encore avec les copines du 05 (en route, le soir, pendant les repas, entre les cours etc), autour de ce travail mais aussi autour des remous que cela entraîne à plusieurs niveaux : personnel, familial, professionnel... Ah la la "mais que venait-'elles' faire dans cette galère?" pourrait-on croire en paraphrasant Molière mais non, malgré tout l'intérêt est plus fort, la qualité des échanges l'emportent sur les déboires et les doutes.
Certes l'investissement s'avère important, des repères bougent, des réflexions continuent à cheminer, parfois dans les moments les plus inattendus : par exemple, en ballade, en faisant les courses, au travail... Ça vous fait ça, à vous aussi, les autre étudiantes ?
Heureusement quelques jours de vacances vont permettre de souffler un peu...

17 avril 2009

Colloque de l'IPEC : Secret profesionnel et partage d'informations.

Le magistrat célèbre de Bobigny, Monsieur ROSENCVEIG, a animé un colloque à Dignes sur le thème du secret professionnel et du partage d'informations.

Il nous a donné accès à son diaporama que je vous invite vivement à cliquer sur le lien inscrit dans le bandeau permanent du Blog , il est d'une très grande clarté.
Bonne lecture..


08 avril 2009

Qu’est ce que le développement socialement durable ?

Journée de réflexion sur le thème d’année de l'UDV.


Mardi 19 mai 2009 de 9h à 17h à Toulon.

Le thème choisi par l'UDV souhaite rappeler l’importance de la solidarité pour surmonter les inégalités. Nous devons nous en sentir responsables. Nous sommes tous engagés ensemble dans l’aventure de l'humanité.
C'est aussi à chacun de nous d'agir, à la place où il se trouve, en assurant l'équilibre et la justice entre les générations présentes et futures, en veillant à toujours placer l’homme au cœur de nos actions et de nos projets, en inscrivant la lutte contre l’exclusion dans un écosystème tout à la fois environnemental, économique et social.
Objectifs
Approfondir cette thématique avec nos associations et nos partenaires, afin de l’intégrer davantage dans notre manière de penser et d’agir.

Programme
Apports de connaissances, d’illustrations :
Les enjeux du développement socialement durable ;
Les valeurs et l’éthique (équité, coresponsabilité, aspiration au bien-être …) ;
Le rôle des acteurs sociaux (société civile, associations, …) ;
Les outils pour surmonter les inégalités et la pauvreté.

Ateliers de réflexion
En quoi je me sens concerné ?
En quoi mon association y contribue ou peut y contribuer ?
Sur quels aspects pourrions nous être plus attentifs ?

Public
Tous les bénévoles et salariés de l’UDV.
Toute personne intéressée.

Intervenant
Jean-Luc Dubois, directeur de recherche à l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD), membre du Centre d’Economie et d’Ethique pour l’Environnement et le Développement (3ED), Université de Versailles.

Inscription
Pour des raisons d’organisation, merci de vous inscrire, auprès de l’IRIS,
(Institut de Recherche et d’Ingénierie sociale) : iris@udv-services
Union Diaconale du Var - 17, boulevard Commandant Nicolas – 83000 Toulon -
Tel 04 94 24 45 90 - Fax 04 94 24 90 03
Préciser Nom –prénom – structure – fonction – coordonnées (mel, tel, adresse)
Le lieu (aire toulonnaise) vous sera diffusé ultérieurement.

02 avril 2009

L'adoption en question.

Un projet de loi, présenté le 1er avril en Conseil des ministres, accélère les procédures de "délaissement parental" pour faciliter l'adoption des enfants placés en familles d'accueil ou pupilles de l'Etat.

Le texte, s'appuie sur un rapport de Jean-Marie Colombani de 2008, à lire sur :


dessin de Mathilde (6 ans).


Il s'agirait de "mieux accompagner l'adoption", qui s'apparente parfois à un parcours du combattant pour les familles candidates, en accélérant le constat de "délaissement" parental (ou désintérêt), ce qui rendrait ainsi davantage d'enfants "adoptables".


Pour accélérer le constat de délaissement, "les travailleurs sociaux devront dire chaque année si oui ou non les enfants qu'ils suivent sont délaissés par leurs parents" et ce dès la première année.

En se fondant sur ces éléments, le tribunal de grande instance "pourra être invité à constater l'abandon de l'enfant", à la demande de la famille d'accueil ou les services de l'aide sociale - comme c'est le cas aujourd'hui - mais aussi par le procureur.
Si les familles candidates attendent beaucoup de la réforme, le texte inquiète ATD-Quart Monde, qui côtoie au quotidien les familles en grande difficulté dont les enfants sont souvent sous protection de l'ASE. "Le délaissement est une notion très subjective, les causes peuvent être des difficultés personnelles, la perte d'estime de soi chez les parents vivant en grande précarité, ou simplement des droits de visite éloignés du domicile", a affirmé ATD-Quart Monde. Un abandon est "une forme de maltraitance psychique", qui peut avoir des conséquences graves à l'âge adulte, selon Philippe Liébert, psychologue auprès de l'ASE du Pas-de-Calais. Mais "préserver à tout prix le lien biologique n'est pas forcément dans l'intérêt de l'enfant quand, de fait, il y a abandon", ajoutait-il, et que l'enfant est ballotté de familles d'accueil en foyer.



Un site internet d'information sur l'adoption à consulter (www.adoption.gouv.fr).


Info transmise par Karine.