27 mars 2011

Extrait d'une table ronde de la journée du 10 mars 2011


Présentation du mémoire :
LA CLINIQUE DU TRAVAILLEUR SOCIAL

Nate Williams

Mon questionnement de départ pour ce mémoire était le suivant:

« Comment travailler avec des familles qui traduisent par des symptômes sociaux leurs difficultés psychiques »

Je m'explique :

Le travailleur social apporte généralement des réponses concrètes à des demandes sociales (par exemple pour une recherche de logement : dépôt de dossiers, aides financières pour accéder au logement, dossier allocation logement…..). Cette réponse est satisfaisante dans de nombreuses situations. Mais dans d’autres, malgré tous les efforts du travailleur social, l’usager mettra en échec toutes les solutions proposées.
J’émets donc l’hypothèse que dans certaines situations complexes, bien que la demande de l’usager soit une demande concrète, un logement dans notre exemple, cela parle d'autre chose. Ce serait le symptôme de difficultés psychiques.
Comment continuer le travail social lorsque l'usager refuse ou met en échec la prise en charge thérapeutique ?
J’émettrai donc une deuxième hypothèse selon laquelle il existerait une clinique dans le champ social située entre la relation d’aide basée sur l’écoute et la cure psychanalytique pour pouvoir travailler avec les familles cette dimension psychique
Pour valider mes hypothèses, j'ai, dans un premier temps, effectué des recherches sur le plan théorique en cernant notamment le concept du transfert dans les pratiques sociales avec l'apport du « sujet supposé savoir «  de Jacques Lacan, qui, selon Joseph Rouzel, peut servir de socle à la relation en travail social. J'ai ensuite complété ma recherche clinique par l'analyse de deux situations sociales, en articulant les théories systémiques et psychanalytiques.

Pour moi comprendre le comportement de l'usager par de la théorie permet au travailleur social de sortir de l'affectif et du jugement pour prendre de la distance sur le plan émotionnel. Il pose un autre regard sur la personne qu'il a en face de lui pour prendre une posture d'écoute bienveillante.
J’avais imaginé en commençant ce mémoire pouvoir modéliser une pratique clinique de travail social. Finalement, je ne peux faire un rendu sous cette forme puisque chaque situation est unique, tout comme chaque travailleur social ou usager est unique.
Ce travail m'a permis d'affirmer que les travailleurs sociaux ne sont pas interchangeables lorsqu’un travail sous transfert est amorcé. Cela ne veut pas dire que ce travailleur social là est indispensable et qu’il est mieux qu'un autre pour cet usager. Simplement, s’il y a changement de travailleur social, ce sera toute autre chose, une autre relation et un autre travail.

Dans ma dernière partie, j'ai donc énoncé ce qu'est pour moi la clinique du travailleur social en abordant la légitimité du travail social dans cette approche, le temps de la rencontre, la bonne distance, l'importance pour le travailleur social de penser son intervention et d'avoir un savoir faire avec le maniement du transfert et l'accueil du Sujet de l'inconscient.
J'ai terminé ce travail en soulignant l'importance d'avoir à disposition des outils d'analyse de la pratique. En effet sur le plan éthique, un travailleur social ne peut réaliser des entretiens cliniques sans supervision.
Je pense également qu'il serait important que les futurs professionnels puissent repérer la place du transfert dans leurs entretiens à partir de la pratique lors de stages ou bien en jeu de rôle.

Nate Williams son site ici (clic!)
Suite à venir : quels changements ce travail a induit dans ma pratique ?.

1 commentaire:

Martine Assandri a dit…

merci Cécile d'avoir pensé à mettre ton intervention en ligne, intervention qui s'est avéré très riche lors de la journée d'échanges, on attend la suite ! ;)