" Une Logique de la communication " - Chapitre 6.
La communication paradoxale.
fiche de lecture établie par Martine et Hélène.
6.1 Nature du paradoxe.
Depuis toujours, l'esprit humain est fasciné par le paradoxe. Il est d'ailleurs à l'origine des œuvres majeures du 20° siècle. De nature complexe et ésotérique, ces œuvres peuvent dérouter mais elles n'en sont pas moins fondamentales en métamathématique et dans les théories de type logique par exemple. Le paradoxe a une portée pragmatique 1* et même existentialiste pour chacun d'entre nous.
Le paradoxe peut envahir l'interaction et affecter notre comportement et notre santé mentale mais il peut aussi dans le même temps remettre en question nos croyances et nos certitudes.
Katogi mori |
Ce concept de paradoxe est d'une importance capitale.
Il existe des vrais et des faux paradoxes, les faux étant basé sur une erreur caché de raisonnement ou de déduction erroné. Cette définition : contradiction qui vient au terme d'une déduction correcte à partir de prémisses « consistantes »"(p.188) tente d'exclure les faux paradoxes mais a une portée limitée car des hypothèses établies pour justes aujourd'hui peuvent être déclarées fausses demain (ex la théorie de Copernic). Des théories et progrès scientifiques peuvent en effet entraîner des corrections profondes dans les croyances et les connaissances.
3 types de paradoxes :
· L'antinomie ou paradoxe logico-mathématique : parfois utilisé comme synonyme de
" paradoxe " mais ce terme est alors plus volontiers utilisé dans des systèmes formalisés (logique, mathématique...). C'est un énoncé à la fois contradictoire et démontrable, mais aboutit à un résultat à la fois vrai et faux, c'est donc une contradiction formelle.
Toute antinomie est une contradiction logique mais toute contradiction logique n'est pas une antinomie. Domaine de la syntaxe logique.
· L'antinomie sémantique ou définition paradoxale : cette antinomie n'apparaît pas en logique ou mathématique mais naissent de contradictions cachées dans la structure même de la pensée et du langage. Domaine de la Sémantique.
· Le paradoxe pragmatique : Est sous divisé en Injonctions paradoxales et prévisions paradoxales. Il sera un des fondement de l'étude sur la communication exposé dans ce livre. Appartient au domaine de la Pragmatique.
6.2. Illustration des types de paradoxes.
- Le paradoxe logico-mathématique ou paradoxe logique qui a pu être observé (p.192) a en fait était expliqué par Russell (Paradoxe de Russell) dans sa théorie des types logiques, qui est un principe fondamental.
Il s'agit d'une confusion de type logique (ou niveaux). Une confusion des niveaux peut ne pas être faux mais est en fait dénué de sens. Ce dernier élément est très important car un élément simplement faux pourrait indiquer qu’il est vrai. Or le non-sens est tout autre chose.
- L'antinomie sémantique ou définition paradoxale est un Paradoxe sémantique.
Elle provient de la confusion sémantique, un terme, ou une expression, peut par exemple désigner plusieurs choses différentes et créer l’illusion linguistique d’une identité (p.193).
Dans l’écrit, les signes tels que guillemets ou italiques indiquent des différences de niveau logique.
Une antinomie linguistique « je suis menteur » montre la contradiction de l’homme qui ne peut être vrai que lorsqu’il ment. Ainsi, toujours selon Russell, le langage possède lui-même un autre langage appelé méta langage (P.194). Ainsi, si le 1° niveau de langage concerne les objets (la « langue objet), mais si nous devons parler sur le langage, nous utilisons une métalangue. Ainsi cette métalangue possède elle-même une structure sur laquelle, si nous devons en parler, nécessite un méta-métalangue, et ce déclinable à l’infini. Il s’agit donc ici de la « Théorie des niveaux de langage » (Canap et Tarski). Cette théorie, appliquée à l’exemple du menteur, souligne combien l’énoncé contient en elle-même sa vérité ou sa fausseté. Mais cela ne peut suffire dans la théorie de la communication, car elle représente un paradoxe (ex . du barbier p.195), qui peut semer le doute ou la confusion et avoir des répercussions sur le comportement, cad avoir des conséquences pragmatiques.
· Les paradoxes pragmatiques.
L’injonction paradoxale (p.195).