Isabelle Farcy-Haïd a suivi un stage avec Guy Hardy,
directeur d’un centre d’intervention auprès de familles en difficulté, thérapeute familial, formateur en approche systémique et en Programmation Neuro-Linguistique.
Elle nous livre ici ses impressions et les idées fortes qu'elle a notées tout au long de ces journées. Surprise et créativité ...
Se former c’est se déformer pour mieux se reformer. Il est toujours
temps pour nous travailleurs sociaux de s’émanciper de nos pratiques au travers
de nouvelles rencontres. Il en est UN qui se régale à nous torturer l’esprit, à
heurter nos consciences professionnelles et vulgariser notre façon d’être et de
faire. Et bien il est « HARDY » celui-là…oui c’est lui, Guy
HARDY !
directeur d’un centre d’intervention auprès de familles en difficulté, thérapeute familial, formateur en approche systémique et en Programmation Neuro-Linguistique.
Elle nous livre ici ses impressions et les idées fortes qu'elle a notées tout au long de ces journées. Surprise et créativité ...
Gioia Cordovani |
« Je
rencontre beaucoup de travailleurs sociaux et je suis frappé de voir combien
ils sont souvent seuls face à des situations très lourdes. Il y a pourtant une
équipe et des discussions d’équipe, mais celles-ci sont consacrées plus à
exposer et à comprendre les cas qu’à soutenir l’intervenant et à l’aider à
identifier le jeu relationnel dans lequel il est pris, souvent à son
insu. »([1])
Il arrive l’air de rien…se présente et nous dit
qu’il faut arrêter de travailler comme on le fait depuis des années avec les
« Gueux » !
Avec les quoi ? Les regards se figent, il
est le point de mire des professionnels qui l’attendent au tournant. Mais c’est
qu’il ne se démonte pas : « Oui, les gueux ! Au sens propre du
terme, ceux qui méritent l’aumône, qui méritent qu’on prenne soin d’eux ! »
Ça y est le ton est donné. S’en suit la
présentation d’une multitude de récits de vie, d’expériences vécues avec des
familles. Cet orateur captivant nous nourrit alors d’images, tel un conteur il
nous transporte dans son univers aux multiples facettes.
Objectif : aider les non demandeurs d’aide.
Il nous met face à ce
paradoxe que l’on retrouve dans tout type de relation humaine : vouloir
que l’autre sache ce que je veux qu’il sache sans que je lui dise. Ajoutons
l’injonction faite aux familles : «Il faut que tu changes mais je
veux que tu veuilles TE changer et je veux que tu veuilles de l’aide pour
cela. "
Ce n’est pas une mince
affaire, par quel bout prendre la pelote maintenant qu’il faut
(re)tricoter ?
Il sort alors de sa besace des outils connus des
travailleurs sociaux, PNL, systémie, proxémie pour les injecter dans sa
pratique relationnelle.
Mais surtout il est contagieux cet homme
là ! Il dégage une telle dose d’optimisme, d’énergie et de vitalité qu’il
nous entraine dans son sillage.
Il nous
parle sans cesse de « soleils » qui s’allument, il les mime ces
soleils, il les fait s’éclairer au dessus de la tête de chacun de nous…de
chacun d’eux !
Alors
que la culpabilité est tournée vers le passé, Mr HARDY nous demande de
travailler le sens de la responsabilité avec les familles qui elle est tournée
vers le futur… demain et après-demain.
« Et bien oui ! Hier et
avant-hier pour en faire quoi ? »
Bon allons y, chacun des participants se lancent,
mouille sa chemise dans les jeux de rôle, pas de doute, c’est le chaos pour tout
le monde.
« D’habitude je mène mon entretien
comme ça, là c’est plus possible, surtout ne plus poser la question :
POURQUOI ? (culpabilité) Mais… ET DEMAIN ?
(responsabilité) ».
« Et
demain comment se sera pour vous ? » C’est là qu’intervient toute la générosité de
Guy HARDY, il faut créer un souvenir du futur pour ces familles ou
pour cet individu !
C’est parti ! Du rire, des grands moments solitude, des instants d’illumination et cette confiance en soi qu’il faut cajoler sans cesse pour nous professionnels au service de l’humain. Soyons créatifs, tiens j’ai déjà entendu çà quelque part !
Au
final ce qu’il veut Guy (je peux l’appeler Guy, il ne m’en voudra pas !)
c’est nous faire passer par 4 stades d’apprentissage :
-
1) Inconsciemment incompétent
-
2) Consciemment incompétent
-
3) Consciemment compétent
-
4) Inconsciemment compétent
Et
il nous laisse faire le grand écart entre la 2ème et la 3ème étape, autant dire
qu’il y a encore du boulot pour arriver au bout !
Ça sert donc à cela les formations mettre en chantier les us et coutumes du champ social ? Oui réinventer encore et encore !
Mr HARDY JE NE VOUS DIRAIS QU’UNE SEULE CHOSE : « Il faut être illuminé de l'intérieur pour éclairer à l'extérieur. » (François Garagnon)
(1)
[1] [1]« S’il te plaît, ne
m’aide pas ! » - Guy HARDY – érès – Editions jeunesse et droit –
2001.[1]